Écrire en français, un geste de la plus haute importance pour des auteurs de la région

19 septembre 2024 - 09:29

Auteur franco-ontarien et ancien professeur à l’Université d’Ottawa, Yvon Malette accorde beaucoup d’importance au thème de l’appartenance culturelle dans ses œuvres. «Le plus bel héritage possible» : voilà comment il qualifie la langue française.

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Rebecca Kwan

IJL – Réseau.Presse – L’Orléanais

 «Elle nous permet de partager une histoire, une littérature, une culture, autant d’éléments identitaires qui façonnent l’être, qui développent une fierté et nous différencient», décrit l’auteur. «Nous occupons alors un territoire, même si nous sommes minoritaires, un territoire qu’il faut savoir défendre.»

Selon M. Malette, «la littérature ouvre des horizons, soulève des questions, oblige la réflexion».

«Elle permet au lecteur de découvrir des idées, de percevoir le besoin de poser des gestes, de trouver des réponses pour mieux se réaliser et, possiblement, mieux écouter l’autre», poursuit celui qui a fondé les Éditions David en 1993.

Yvon Malette ne se voit pas écrire en d'autres langues que le français. «C’est ma langue maternelle, c’est celle que j’ai toujours parlée et qui m’a fait vivre, et c’est celle que je veux laisser en héritage à mes petits-enfants», sourit-il.

Pour l’auteur, «l’écriture est devenue, ces dernières années, une façon d’être, une sorte de besoin de demeurer présent dans la société, une forme vivante d’humanisme».

«Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé jouer avec les mots, en découvrir de nouveaux, à chercher celui qui exprime le mieux mon idée et l’émotion, celui qui définit la signification et l’importance du geste posé», confie M. Malette.

Faire rayonner la capitale fédérale

L’auteure originaire de l’Est ontarien, Mélissa Balthazar, parle d’un amour similaire de la langue française.

«Écrire en français est d’une grande importance pour moi, car c’est ma langue maternelle et surtout, car je suis franco-ontarienne», commence-t-elle. «Le fait d’être en contexte linguistique minoritaire, c’est une autre raison d’écrire en français et d’inciter la communauté à apprécier la lecture de tous genres en français.»

Si M. Malette aime aborder l’appartenance culturelle dans ses œuvres, Mme Balthazar, elle, aime y glisser des références régionales.

«L’action qui se déroule dans l’histoire de mes romans est toujours en contexte canadien, particulièrement à Ottawa», atteste l’auteure. «Tout d’abord, c’est ma ville natale et j’ai une multitude de bons souvenirs qui m’attache ici. De plus, j'aime particulièrement susciter la curiosité des lecteurs sur la ville d’Ottawa, car elle ne reçoit pas l'attention qu'elle mérite, même si elle est la capitale du Canada.»

Alors que «nous entendons toujours parler de New York, Los Angeles, Montréal, Toronto et d’autres villes», Mélissa Balthazar tient à inclure Ottawa «comme ville de repère» dans ses romans.

«Le fait de situer géographiquement les lecteurs à Ottawa permet de rendre l’histoire encore plus authentique», estime Mme Balthazar. «Cela permet aussi aux lecteurs natifs de la région de se situer par rapport aux lieux connus de leur entourage. Cela donne aussi un portrait d’Ottawa aux lecteurs d’ailleurs qui ne connaissent pas le charme de cette grande ville qui donne l’ambiance d’une petite ville.»

Faire ressortir la fierté francophone, l’identité canadienne et mettre en valeur les divers emplacements géographiques d’Ottawa font partie des objectifs de Mélissa Balthazar quand, plume en main, elle livre ses histoires.

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(Photo : Yvon Malette/ Les Éditions David)